Le programme économique des candidats à la présidentielle roumaine 2024
Les élections présidentielles de 2024 en Roumanie approchent à grands pas (24 november et 8 décembre), avec plusieurs candidats en lice proposant des visions économiques variées pour le pays. Ces orientations pourraient influencer de manière significative le climat des affaires en Roumanie, avec des répercussions pour les investisseurs étrangers, y compris les entreprises françaises souhaitant s’implanter ou étendre leurs activités en Roumanie. Voici une analyse détaillée des programmes économiques des principaux candidats et leurs implications potentielles pour les acteurs français.
Elena Lasconi (Union Sauvez la Roumanie – USR)
Elena Lasconi, candidate de l’USR, centre son programme sur la transparence, l’anticorruption et la durabilité, des axes qui visent à attirer des investissements responsables et à renforcer la confiance dans le marché roumain.
- Transparence et lutte contre la corruption : Pour Lasconi, instaurer un climat d’affaires propre et transparent est une priorité. En luttant contre la corruption et en renforçant la transparence des transactions publiques, l’USR veut redonner confiance aux investisseurs étrangers, ce qui pourrait séduire des entreprises françaises soucieuses de responsabilité éthique.
- Soutien à la durabilité : Lasconi prône une croissance économique durable en investissant dans l’énergie verte et en encourageant les entreprises écologiquement responsables. Les entreprises françaises dans les secteurs de l’énergie renouvelable, de la gestion de l’eau, et de l’environnement pourraient trouver un terrain fertile pour leurs activités, surtout dans le contexte des ambitions européennes de transition verte.
- Investissements en éducation et recherche : Elle met l’accent sur la recherche et l’innovation, en promouvant des partenariats académiques et industriels. Cette mesure pourrait profiter aux entreprises françaises du secteur technologique, désireuses de collaborer avec des centres de recherche locaux pour développer de nouvelles solutions.
George Simion (Alliance pour l’Unité des Roumains – AUR)
Le programme de George Simion de l’AUR se distingue par une approche protectionniste et un soutien prononcé pour les entreprises roumaines.
- Protection du capital national : Simion souhaite limiter l’influence des multinationales en favorisant les entreprises roumaines. Bien que cela puisse dynamiser le marché local, cette politique protectionniste pourrait limiter les opportunités pour les entreprises françaises, notamment dans les secteurs où la concurrence locale est forte.
- Réduction des taxes : Simion propose de réduire les taxes pour stimuler la consommation et les investissements locaux. Bien que cela puisse bénéficier à l’ensemble du climat d’affaires, une approche trop protectionniste pourrait dissuader les entreprises étrangères de s’implanter en Roumanie.
- Accent sur l’agriculture et la réindustrialisation : En visant à développer l’agriculture et à renforcer l’industrie nationale, Simion souhaite réduire la dépendance de la Roumanie aux importations. Pour les entreprises françaises dans les secteurs agricole et industriel, cela pourrait être un frein, bien qu’il y ait des opportunités de partenariats dans des industries spécifiques si elles sont bien alignées avec les priorités nationales.
Marcel Ciolacu (Parti Social-Démocrate – PSD)
Marcel Ciolacu, candidat du PSD, adopte un programme axé sur l’amélioration du pouvoir d’achat, le renforcement des infrastructures et le soutien aux petites et moyennes entreprises locales.
- Hausse des salaires et des retraites : Ciolacu souhaite augmenter le salaire minimum et les pensions de retraite afin de renforcer le pouvoir d’achat des Roumains. Si cette mesure pourrait dynamiser la consommation intérieure, favorable aux entreprises de consommation comme celles du secteur alimentaire, du retail ou de l’équipement domestique, elle pourrait également augmenter les coûts salariaux pour les entreprises étrangères qui cherchent à maximiser la compétitivité des coûts en Roumanie.
- Investissements en infrastructures : Le programme de Ciolacu prévoit des investissements massifs en infrastructures, tels que la construction de routes, de réseaux de transport et d’énergie. Pour les entreprises françaises dans les secteurs de la construction, des transports et des infrastructures, cela pourrait ouvrir des opportunités de contrats publics et des partenariats de co-investissement.
- Soutien aux PME locales : En prévoyant des incitations fiscales et un meilleur accès au financement pour les PME roumaines, Ciolacu vise à dynamiser le tissu économique local. Les entreprises françaises qui collaborent avec des fournisseurs locaux ou ont des joint-ventures pourraient bénéficier indirectement de cette mesure, bien qu’elle puisse également renforcer la concurrence locale.
Nicolae Ciucă (Parti National Libéral – PNL)
Nicolae Ciucă, candidat du PNL, centre son programme sur un climat d’affaires stable, avec un accent particulier sur la digitalisation et l’innovation.
- Maintien de la fiscalité unique : Ciucă promet de maintenir la cote unique d’imposition, qui est actuellement de 16 % en Roumanie. Pour les entreprises françaises, cette stabilité fiscale assure un cadre prévisible et attrayant pour l’investissement. Ciucă souhaite également conserver les conditions fiscales favorables pour les micro-entreprises, ce qui pourrait encourager des entrepreneurs français à lancer des petites structures locales en Roumanie.
- Digitalisation de l’économie : Ciucă met un fort accent sur la digitalisation des services publics et privés. Un environnement plus numérisé et transparent pourrait faciliter les démarches administratives pour les entreprises françaises et encourager les investissements dans des domaines technologiques et innovants.
- Attirer les investissements étrangers : Le PNL propose de stimuler les investissements directs étrangers en assurant un climat fiscal favorable et une stabilité législative. Cette politique pourrait bénéficier directement aux multinationales françaises qui cherchent un marché européen attractif et aux entreprises de secteurs tels que la logistique, l’industrie, ou encore la finance.
Mircea Geoană (Candidat indépendant)
Mircea Geoană, candidat indépendant, adopte un programme orienté vers une plus grande intégration européenne, avec une mise en avant de l’infrastructure et des investissements sociaux.
- Intégration européenne accrue : Geoană souhaite renforcer la position de la Roumanie au sein de l’Union européenne, une orientation qui pourrait attirer les investisseurs français déjà familiarisés avec les régulations européennes. Cela peut faciliter l’harmonisation des pratiques et alléger certaines barrières administratives pour les entreprises françaises.
- Modernisation des infrastructures de transport : Geoană met l’accent sur la modernisation du réseau de transport pour soutenir le commerce et la mobilité. Cette politique pourrait être bénéfique pour les entreprises françaises dans les secteurs du transport, de la logistique, et des infrastructures, en facilitant les échanges commerciaux et les opérations logistiques.
- Investissements dans la santé et l’éducation : Geoană prône des investissements dans les services de santé et d’éducation pour renforcer la qualité de vie et former une main-d’œuvre qualifiée. Cela pourrait intéresser les entreprises françaises du secteur médical et pharmaceutique, ainsi que les entreprises axées sur les solutions de formation et d’apprentissage.
Quelles perspectives pour votre entreprise?
Chaque candidat propose des mesures spécifiques pour soutenir la croissance et l’innovation en Roumanie. Cependant, les approches varient considérablement et offrent des perspectives différentes pour les entreprises françaises.
- Pour les entreprises françaises privilégiant un environnement fiscal stable et une main-d’œuvre accessible, Nicolae Ciucă semble offrir un cadre prévisible et favorable.
- Les entreprises focalisées sur la responsabilité environnementale et la transparence pourraient préférer un climat de gouvernance comme celui proposé par Elena Lasconi.
- Les investisseurs à la recherche de partenariats dans le cadre des infrastructures ou des standards européens pourraient être attirés par la vision pro-européenne de Mircea Geoană.
- Les entreprises ayant des intérêts dans l’industrie locale et l’agriculture trouveraient davantage d’opportunités dans le programme de George Simion, bien que le protectionnisme de l’AUR puisse représenter un défi.
- Enfin, les entreprises de services et d’infrastructures pourraient bénéficier des projets de Marcel Ciolacu, bien que l’augmentation des salaires puisse nécessiter une gestion plus prudente des coûts.
Pour les entreprises françaises désireuses de prospérer sur le marché roumain, ces perspectives électorales offrent une variété d’opportunités mais nécessitent une évaluation précise des orientations politiques afin de maximiser les avantages et d’anticiper les défis.
Quel que soit le résultat de l’élection présidentielle, vous faire accompagner rester la solution la plus efficace pour optimiser vos activités en Roumanie. Avec sa présence locale, notre équipe est capable de s’adapter rapidement à tout changement politique afin que vous puissiez en tirer partie.